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Erreurs médicamenteuses : une augmentation de 35 % des prescriptions de 31 produits
Les erreurs médicamenteuses représentent 23 % des médicaments délivrés en France, selon un rapport de l'agence Santé publique France publié en novembre 2021. Elles concernent surtout les antibiotiques et les anti-inflammatoires, mais aussi les produits de parapharmacie. En moyenne, un médicament est prescrit à plus de 15 000 patients chaque année. Un chiffre qui a augmenté de 35 % depuis 2017. En cause ? Des erreurs médicamenteuses à répétition, des erreurs médicamenteuses qui s'avèrent souvent fatales.
Une erreur à l'origine d'une mort sur 100
La grande majorité des erreurs médicamenteuses concernent les antibiotiques, les anti-inflammatoires et les antihypertenseurs, selon les chiffres de Santé Publique France. Les erreurs à l'origine d'une mort sur 100 sont en effet nombreuses.
Prescrire un antibiotique contre une angine
Une étude américaine réalisée en 2015 sur plus de 100 000 patients a montré que plus d'un sur dix avait déjà été surpris en train de prescrire un antibiotique de façon inappropriée contre une angine.
Une prescription de 10 comprimés d'ibuprofène
Selon les chiffres de la Caisse nationale de l'Assurance maladie (Cnam), au moins 25 000 prescriptions d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ont été annulées par erreur en 2018, dont 11 000 par des médecins. Des erreurs qui ont causé la mort de plus de 300 personnes en 2018.
Un antihypertenseur mal pris
Plus de 500 patients ont été victimes d'erreurs médicamenteuses sur leurs antihypertenseurs en 2019. Des prescriptions qui ont conduit à l'hospitalisation ou à la mise en arrêt cardiaque de 148 patients.
Une confusion entre les médicaments
En 2016, Santé Publique France avait déjà relevé plus de 10 000 prescriptions d'antihypertenseurs par erreur en France. Selon le rapport de l'agence, plus de 3 000 patients avaient été hospitalisés à cause de ces erreurs.
Une prescription inappropriée
Selon l'étude de la Cnam, les erreurs médicamenteuses ont causé la mort de plus de 3 000 personnes en 2019. Dans le détail, le taux de mortalité pour les antihistaminiques a été multiplié par deux en l'espace de 15 ans, passant de 0,1 % à 0,2 %. Les antibiotiques ont été responsables de 18 000 décès entre 2017 et 2019, soit plus du double de la mortalité annuelle enregistrée en 2017.
Des prescriptions de produits non approuvés
Les médicaments ne sont pas les seuls à être à l'origine d'erreurs médicamenteuses. Certaines prescriptions non autorisées peuvent également être à l'origine de décès prématurés.
En 2016, un rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) a mis en lumière plus de 300 cas d'erreurs médicamenteuses en France.
Les médicaments inutiles et dangereux, souvent prescrits
En 2019, le Comité économique des produits de santé (CEPS) a évalué les prix de 73 médicaments remboursés par la Sécurité sociale. L'étude a mis en évidence plus de 100 médicaments à des prix excessifs ou inutiles ou dangereux.
Préscriptions à risque
Des prescriptions de plus en plus nombreuses, en particulier chez les plus jeunes. Santé Publique France a publié un rapport en novembre 2019 sur les prescriptions médicamenteuses réalisées par les médecins en 2016. La part de prescriptions hors AMM ou hors protocole est ainsi passée de 17 % à 22 %.
La surconsommation de médicaments
Une étude menée par la Direction générale de la Santé (DGS) et publiée en novembre 2020 montre que plus d'un million de patients sont sous antihypertenseurs chaque année, en France. La consommation d'antihypertenseurs est particulièrement élevée chez les plus jeunes : plus d'un tiers des 18-35 ans en est concerné, et plus d'un tiers des 50-64 ans également. La part de patients traités avec des médicaments délivrés sans prescription médicale a en effet augmenté de 27 % entre 2005 et 2015, soit un million de patients. Les données de Santé Publique France révèlent en outre que 57 % des patients ont été traités au moins une fois par antihypertenseurs, en particulier les plus jeunes (22,6 % chez les moins de 50 ans).
Les médicaments sont à l'origine de 16 % des erreurs médicamenteuses, selon Santé Publique France. Parmi les erreurs médicamenteuses qui sont à l'origine de plus de 10 % des décès enregistrés, 35 % sont dus à des prescriptions inappropriées d'antibiotiques, 32 % à des erreurs sur les dosages et 23 % à des erreurs de prise.
Nouvelles mesures pour renforcer la transparence sur les médicaments
Selon une nouvelle étude réalisée par l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), le recours aux ordonnances papier pourrait être réduit à 10 % en 2022.
Les médecins français pratiquent en moyenne 304 000 ordonnances par jour, soit un total de 110 milliards par an. Ces ordonnances sont cependant loin d'être toujours bien remplies. Le rapport de l'ONDPS indique que plus de la moitié des prescriptions d'antibiotiques (58 %) et d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (55 %) sont délivrées sur ordonnance, sans que celles-ci soient réellement remplies.
L'ANSM a également publié une étude sur la prescription des médicaments en France. Elle a constaté que 26 % des patients recevaient 1 à 3 prescriptions par an. Le recours à un tiers payant pour 10 à 20 % des prescriptions était fréquent (53 %). En moyenne, les patients ne déclarent pas avoir reçu la totalité des médicaments reçus. Les médicaments ne sont ainsi pas prescrits ou mal prescrits dans la plupart des cas.
Pour améliorer la transparence, l'ANSM a mis en place un système de déclaration des prescriptions délivrées en cabinet de ville à partir de la fin 2021. Les prescriptions seront ainsi directement transmises aux patients et aux pharmaciens. Ces derniers ne pourront plus recevoir la visite de leurs patients pour vérifier leur prescription.
Les patients victimes de prescriptions inappropriées
Depuis 2017, l'Assurance maladie a mis en place un système de signalement d'erreurs médicamenteuses dans les établissements. Les patients ont désormais le choix de signaler une erreur à l'établissement, mais aussi à l'assurance maladie. Ce système de signalement est notamment utile pour les prescriptions de médicaments prescrits en dehors de toute AMM et dont le service médical rendu n'est pas justifié.
Les établissements ont pour obligation de prendre en compte ces signalements et de les analyser pour améliorer la qualité des soins. Pour cela, les établissements de santé doivent se conformer au Code de la sécurité sociale (article L. 162-1-12). Les données recueillies par les établissements sont ensuite transmises à l'assurance maladie pour qu'elle les analyse. À l'issue de ces analyses, un taux de déclarations d'erreurs médicamenteuses est défini.
Les erreurs à l'origine de 63 morts en 2020
La grande majorité des erreurs de prescription médicamenteuses sont dues à des prescriptions non conformes. Elles sont responsables de 63 morts en 2020.
Santé Publique France a ainsi publié les résultats d'une enquête menée en 2018 auprès de 19 000 patients qui ont été victimes d'erreurs médicamenteuses. Les données révèlent que 73 % de ces erreurs étaient liées à des prescriptions inappropriées, soit 14 000 patients (38 % des cas).
Selon l'étude, le taux de mortalité des patients atteints de maladies cardiovasculaires et d'hypertension artérielle était de 80 % supérieur dans les deux groupes de patients qui avaient reçu des médicaments prescrits dans l'erreur par rapport aux patients qui avaient reçu des médicaments prescrits en toute conformité avec les règles de l'AMM.